Le coin météo

Étant météorologue et climatologue de formation et de métier, je voudrais vous faire partager quelques liens et vous donner quelques clés pour prévoir le temps.

Quel modèle ?

On distingue les prévisions déterministes (e.g. GFS du NCEP américain, système déterministe d'ECMWF) des prévisions d'ensemble (e.g. GEFS du NCEP américain, EPS pour ECMWF). Il s'agit généralement d'un même modèle décliné en une version haute résolution qui est lancée une seule fois (déterministe) et une version de plus basse résolution lancée un grand nombre de fois (généralement 50) pour des conditions initiales et des paramètres physiques légèrement perturbés (ensemble). Les premières sont meilleures sur généralement les sept premiers jours de la prévision, les secondes l'emportent pour les échéances suivantes. À la différence de son équivalent américain (NCEP), le centre européen ne met à disposition quotidienne des internautes que certaines cartes (T850, Z500, MSLP) et pour les 10 prochains jours seulement.

Un modèle de circulation générale, tel que cité plus haut, peut être utilisé pour forcer un modèle régional (e.g. WRF, BOLAM, NMM) sur des periodes de quelques jours : on obtient alors, grâce à la très haute résolution et la physique explicite du modèle régional, une prévision très précise (e.g. timing de passage des fronts). Ce type de modèle est coûteux en temps de calcul, c'est pourquoi il est généralement réservé à la prévision du temps pour les prochaines 72 heures.

Ainsi, pour une échéance de un à trois jours, on regardera les sorties d'un modèle régional forcé par un modèle de circulation générale déterministe (e.g. ECMWF-BOLAM 6,5 km, ECMWF-NMM 8 km), puis pour des échéances de 4 à 7 jours les sorties d'un modèle de circulation générale déterministe, et enfin pour des échéances de 8 à 15 jours les sorties d'un modèle de prévision d'ensemble. Attention aux heures qui sont données en temps universel coordonné (pour la France, ajouter une heure en hiver et deux heures en été).

La limite de prévisibilité varie avec la saison et l'état de l'atmosphère. Sous nos latitudes (et selon une certaine définition), il est de l'ordre de dix jours pour la variable Z500 (un peu plus l'hiver, un peu moins l'été). Pour déterminer la confiance que l'on peut accorder à une prévision, on peut comparer plusieurs modèles ou bien regarder la dispersion des membres d'une prévision d'ensemble.

Appréhender l'univers complexe de la prévision numérique du temps sans connaître les rouages des systèmes de prévision est possible grâce à la lecture régulière des analyses pertinentes que l'on peut trouver çà et sur internet.